Analyse de « first kiss »

La vidéo « first kiss » de Tatia Pilieva a été vue à ce jour 68 millions de fois sur youtube en à peine 2 semaines.

Concept
On démarre d’un concept vivement intéressant : une dizaine de « prétendants » ne se connaissent pas. On assemble les couples (au hasard ?), et ils doivent s’embrasser (pas hug, french kiss) pour la première fois, devant les caméras.
On alterne les séquences où les couples font d’abord connaissance (renforcé par le « what’s your name ? » qu’on entend au moins 4 fois), moment fatidique, puis impressions…

Casting
Que des beaux. à la limite, celui à la tête de geek « greg », il ne doit pas avoir beaucoup de succès, mais il n’est pas moche.
Pour le politiquement correct, on a mit des couples homos, et même une « milf ». On n’aime pas voir des moches en vidéo.

Visuel
Les séquences ont été filmées en studio, sur fond neutre. La lumière est travaillée (il n’y a pas d’ombres sur le mur). Le tout en noir et blanc, ça donne un côté artistique. On a tendance à rajouter des filtres partout de nos jours, pour faire « artistique ».
On ne pourra pas non plus nier la qualité du cadrage et du montage.

Musique
Musique romantique. Bon je suis pas très douée en analyse musicale. à part ça dans les paroles « we might be dead tomorrow », ça pourrait être une façon de dire qu’il faut oser.

Analyse
Le baiser cinématographique est aux yeux du grand public très photogénique. C’est le relâchement qu’on attend tous, la preuve tangible des sentiments amoureux.
Les gens amoureux qui ne s’embrassent pas, c’est frustrant.
La vidéo joue d’abord sur ce photogénisme, et même si on n’a aucun indice sur le passé des protagonistes. Le public reste alors neutre, il n’aura pas ce sentiment de relâchement : le visuel du baiser prend alors toute son ampleur.
Ce n’est pas le relâchement qui nous fait apprécier ces baisers, mais notre volonté d’y croire. On vit de nos jours dans une grande pudeur à manifester nos sentiments les plus sincères, au risque d’être culcul. On voudrait brûler les étapes, penser qu’on peut pécho et même tomber amoureux de « n’importe qui », s’il suffisait d’oser.

Le baiser a toutefois un côté « magique » et inattendu. Nous sommes témoins d’une multitude d’émotions : gène, rire, complicité… Il est difficile de rester neutre à partager une telle intimité, d’autant plus avec un inconnu…

Tout cela reste pseudo-romantique, mais les émotions filmées sont sincères. C’est ce qui pardonne tout le côté manipulateur de la vidéo.